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RPg....7
NIRGAL Mer 18 Aoû - 17:47
Localisation : Système Forn’ga, territoire KCNR. Bordure extérieure.
Description : Flotte de surveillance (force Nirgalienne), Secteur 32.
-------------------------------------------------------------------------------------------
- …
- Transmission ended…
- …
- NO SIGNAL
- …
-------------------------------------------------------------------------------------------
« Bon sang ! C’est quoi ce bordel !! »
Dans la lueur tamisée du central, une ombre se redressa, se leva et se courba sur un écran qui fut, dès lors, l’objet d’une attention toute particulière.
« Aucune idée commandant, nous venons de perdre le signal… »
-------------------------------------------------------------------------------------------
- …
- Initializing transmission
- …
- Processing
- …
- Link canceled
- …
- NO SIGNAL
- …
-------------------------------------------------------------------------------------------
« Commandant, il semble que la transmission ait été rompue prématurément….Impossible de rétablir un lien fiable avec le destroyer ‘’Näbukädnesär ‘’…Nous procédons à une vérification de nos appareils. »
« Il y a de fortes chances pour que soit du qu’à une simple défaillance matérielle de leur part commandant. »
« Les chances ne font pas des certitudes lieutenant…scannez-moi cette zone… je veux savoir où ils sont passés. »
L’homme s’exécuta, lançant la procédure.
Dans cet espace galactique, sans fin ni contour, les forces gravitationnelles, les champs électromagnétiques, les radiations solaires et les flux de toutes natures nuisaient grandement aux outils de détection. D’autant plus lorsque le scannage s’effectuait en plein champ d’astéroïdes…dans ce cas là, la précision devenait plus qu’anecdotique…lorsque l’on arrivait à ne pas griller l’électronique du vaisseau pour cause de surcharge.
« Scan en cours… »
Les écrans crépitèrent d’une foultitude de parasites…les pixels vacillèrent…les diodes perdirent de leurs éclats.
Les vaisseaux affectés à ces escadres sans gloire, bornées à la surveillance de frontières sans limite, à d’interminables trajets monotones…furent autrefois des navires de ligne prestigieux, fleurons des industries d’armement de Zorm’alc. Mais après de longs et loyaux services, déclassés par des engins de mort bien plus perfectionnés, ils venaient terminer leur vie dans les confins de systèmes ordures, zones de non-droit…uniquement propres à recueillir la racaille mitée de la galaxie.
« Scan terminé commandant…aucune activité dans la zone de dernière position du destroyer…on détecte une masse similaire, mais aucun moyen de faire la distinction entre une coque ou un astéroïde… »
« Autrement dit, si je vous comprends bien lieutenant…on vient d’égarer un destroyer…de paumer un navire de guerre de vingt mille tonnes, de titanes et d’acier ? »
« hum…c’est bien ça mon commandant… »
« Et vos instruments…ils déconnent pas un peu ? »
Un silence sarcastique tomba sur le central. Les membres d’équipages, au fur et à mesure des missions, avaient pris l’habitude d’un certain humour de la part de leur supérieur, rude homme des champs d’extraction d’uranium de Kan’ca. Les individus qui provenaient de cette région étaient connus pour leur caractère trempé et un langage un peu rude.
Mais sans se laisser décontenancer par une remarque qui pouvait sonner comme un coup de semonce, ou plutôt comme un désaveu complet de la part de son supérieur, synonyme de mise à l’arrêt :
« Nous avons trois systèmes de transmission opérationnels, les programmes de contrôle des dommages ne révèlent aucune anomalie…la probabilité que les trois systèmes tombent est…plus que nulle…et de toute façon, cela n’expliquerait pas le scannage négatif… »
« En des termes plus clairs, la rupture de communication est inhérente au destroyer…destroyer que le scanner ne retrouve pas… »
Un air grave s’abattit sur le visage du commandant, un doute surgit dans son esprit…devant ses hommes qui tentaient l’impossible pour renouer les communications avec le bâtiment disparu.
Durant ce lapse de temps, les différents officiers avaient été tirés de leur sommeil, se rendaient au Central. Devant l’incapacité des chefs de communications, l’inquiétude et les hypothèses les plus folles circulaient, comme une sourde rumeur se propageant à tout l’équipage.
Un murmure, puis une croissante agitation emplit toute la salle, depuis les simples gardes jusqu’aux officiers en panique…tous s’interrogeaient : comment perdre un bâtiment de reconnaissance, certes assez déclassé, mais tout de même équipé de systèmes militaires en état de marche…
« Nos systèmes de communication sont opérationnels, mais est-ce le cas pour eux ? »
« Quand-bien même ils auraient un pépin technique de transmission, cela n’explique pas le fait que nos scanners ne les retrouve pas »
« C’est vrai que ceci est préoccupant… »
Les hypothèses des uns répondaient à celles des autres. Aucune explication logique ne donnait de raisons à la perte, pure et simple, du navire.
Dans ce tumulte, une voix rauque interrompit les conversations, une voix qui fit frémir les esprits ; le commandant désormais debout sur son séant, uniforme reboutonné, imposant par sa stature, d’un ton calme et grave:
« Toute l’escadre en alerte. »
Un silence s’abattit sur le central. Les hommes, officiers en tête, semblaient abasourdis par ces paroles. Dans ces faubourgs miteux de la galaxie, aucune torpille, aucun laser n’avaient été utilisés depuis des décennies. Morne était la vie dans ces contrées, morne et sans histoire, mais surtout sans conflit. Les équipages envoyés là, pour la plupart, n’avaient jamais été tenus en alerte, excepté lors des entrainements de routine. Mais dans le cas présent tout était différent…
« J’ai dit : flottille en alerte messieurs… »
Dans l’hébétement général, aucun n’avait fait un seul geste, tétanisés par les seuls paroles lourdes de sous-entendus.
D’un coup, sortit de sa stupeur, l’équipage se mit en branle. Chacun répétant machinalement ce pour quoi il s’était entrainé de longues années durant.
« Chef de pont, notez au journal de bord :’’Avons engagé combat contre ennemi inconnu, à 012-3h23…toute flottille en action. ‘’ »
« Quel ennemi mon commandant, avec tout le respect que je vous dois ? »
« Aucune idée…l’instinct… »
Les hommes s’échangèrent un regard, se demandant quelle était cette nouvelle lubie, de la part d’un supérieur qui leur en a déjà fait voir pas mal par le passé. Certains sourirent, d’autres se crispèrent, mais tous restaient fixés à la moindre parole qui pouvait sortir de sa bouche.
Le commandant s’était toujours demandé, depuis le départ de la flottille des docks militaires, pourquoi l’Amirauté lui avait confié quatre destroyers, agrémentés d’une imposante frégate lance-engins Type IV. Pourquoi un tel renfort exceptionnel, pour une mission banale de surveillance, alors que son croiseur de ligne aurait largement suffi. Pourquoi dans ses ordres de missions cette phrase énigmatique, lourde en sous-entendus :
‘’ …vous avez carte blanche pour éradiquez toutes menaces potentielles, connue ou inconnue, sans sommation préalable… ce secteur troublé doit être repris en main…‘’
Hors aucun ‘’trouble’’ n’avait été signalé dans ce secteur, en fait, le premier trouble à répertorier semblait cette disparition préoccupante d’un destroyer portant la marque du KCNR.
« Charger les tubes I à VI…Déployez, puissance maximum sur bouclier avant ! »
« Tubes I à VI parés mon commandant. »
« Escadre en position d’attaque.»
Aussitôt, obéissant à l’ordre de mise en formation, les trois destroyers restants se positionnèrent, l’un à droite du croiseur, l’autre à gauche et le dernier dessous. Les destroyers ne pouvant offrir une puissance de feu adéquate contre d’éventuels bâtiments de ligne ennemis ; ils servaient surtout de protection légère rapprochée.
Quant à la frégate, elle se positionna au dessus du navire principal, un peu en retrait, de sorte qu’elle couvrait de sa ligne de tir l’étendue de l’espace, propice à un tir massif de torpilles et missiles en tous genres.
Personne dans l’équipage ne comprenait la raison de ce subit branle-bas de combat, mais chacun, en tant que soldat, se devait d’obéir.
« Maître artilleur, veuillez paramétrer la dernière position connu du ‘’Näbukädnesär’’… »
L’homme essuya un étonnement empli de terreur, mais s’exécuta aussitôt.
« Course rentrée monsieur ! »
« Trajet jusqu’à la cible…approximativement… 17min003 »
« Qui vous parle de trajet ? Rentrez ces paramètres dans la console de tir… »
« Mais mon commandant !! »
« Soldat, s’il y a bien une chose que je déteste par-dessus tout, ce sont les hommes comme vous, qui discutent les ordres… »
Ordre incompréhensible, s’il en était un, n’en demeurait pas moins un ordre. Instantanément, l’homme transféra les données sur le paramétrage de cible. La tension était palpable. L’obéissance militaire se mêlait à l’angoisse. L’atmosphère devenait intenable, irrespirable, chacun tétanisé sur ses propres commandes.
Il y a de fortes chances pour que les autres bâtiments d’escorte soient eux aussi désemparés, en proie à l’incompréhension, victime d’un doute …les seules choses immuables qui restaient dans ces vaisseaux étaient les outils de scan et les radars, qui répétaient inlassablement leur message : ‘’No activity’’.
« Rapport des tubes ? »
« Tubes I à VI parés mon commandant ! Torpilles Ne II armées »
«Paramétrez : tir multiple sur zone cible, saturation maximum! »
« Tir multiple opérationnel monsieur, course rentrée ! »
« Bien »
Il remonta le col de son uniforme, passa un rapide coup d’œil sur ses manchettes, remit d’aplomb ses insignes, et d’un geste ample sortit un petit étui métallique. De son autre main, il ramassa un briquet qui trainait là, témoin de longues heures d’ennuis et de lassitude. Quelques secondes plus tard, un cigare rougit et fuma. Une inspiration, quelques bouffés de tabac, puis un long souffle et après ce souffle long et sourd :
« Feu »
Une demi-seconde plus tard, les officiers de pont répercutèrent l’ordre aux artilleurs.
« Mise à feu monsieur ! »
Un bouton fut pressé, un bouton rouge sombre, protégé d’un cache.
Aussitôt, une leur aveuglante s’échappa de l’avant du vaisseau. Bien que les bais qui protégeaient le central aient été munis d’un filtre, tous été aveuglés. Un éclair, puis une lueur rouge, et enfin la forme caractéristique d’un flux d’énergie s’échappant des propulseurs supraluminiques des torpilles au loin dans le vide intersidéral.
« Tous tubes lancés…torpilles en route…rechargement en cours… »
« Temps avant impact… 2min009… »
« Que dit le scan ? »
« Aucune activité détectée sur zone cible… »
Tous retenaient leur souffle, scrutant désormais l’écran principal de contrôle, sur lequel s’affichait la course des engins de mort vers la cible…hypothétique. Les torpilles avaient depuis longtemps disparu à l’horizon.
« Temps avant impact : 1min043 »
Dans le vide galactique, quatre vaisseaux restaient suspendus à un événement, et avec eux chacun de leurs équipages.
« Temps avant impact : 50sec »
« Tubes opérationnels monsieur, devons-nous poursuivre le tir ? »
Absorbé dans des pensées toutes plus sombres les unes que les autres, le commandant observait.
« Pas pour l’instant les gars.»
Pas une seule fois les hommes ne s’étaient fait appelés comme cela. Surpris par une si soudaine preuve d’affectivité, la plupart échangèrent un regard soulagé : une telle marque de décompression de la part de leur supérieur semblait trahir le fait que tout ce tintamarre n’était en définitive qu’un exercice de plus.
« Temps avant impact 15sec… »
« Aucun signe détecté sur zone cible commandant »
« 10sec »
« Confirmation : tout bouclier avant déployé. »
« 7sec »
« Scan toujours négatif monsieur »
« 5sec…4….3… »
« Plus que 2sec…Plus qu’une… »
« IMPACT »
Au loin, l’horizon devint aussi resplendissant qu’une étoile. L’explosion devait être d’une intensité incomparable. Rarement ordre avait été donné de mettre à feu l’intégralité des tubes en même temps. D’habitude, seules quelques torpilles suffisaient à mettre en déroute des pirates peu scrupuleux.
La lueur s’estompa…si le destroyer perdu avait été dans la zone, il n’aurait pu résister à une telle puissance de feu : en d’autres termes, ils venaient d’envoyer dans le vide sidéral bon nombre de leurs camarades de combat…
Un silence de mort s’abattit sur le Central…Les officiers atterrés par un ordre aussi odieux, l’équipage en proie au doute…Seul sur son séant, le commandant semblait braver ce tumulte sourd.
Soudain, sortant le monde de sa torpeur :
Bip…Bip…bip…
« Commandant, on détecte une activité sur zone cible !! »
« Origine inconnue »
« Quelque chose semble … matérialiser sur place… »
« Proportion de la chose…incommensurable !! »
« Détection d’une source importante d’énergie venant droit sur nous !! »
« Tout bouclier avant déployé »
« Flux d’énergie non conventionnelle en approche…temps estimé…imminent »
A des milliers de parsecs de là, dans la Salle Contrôlaire de l’Amirauté sur Nirgalitar, un bouton rouge, perdu dans une forêt de diodes et de pixels, s’éclaircit et se para d’une teinture rouge.
Aussitôt, un Aide de Camp Cyborg, création dégénérée provenant des cerveaux de scientifiques dépravés mais seuls aptes à analyser et gérer l’immensité des informations reçues, transmit.
-------------------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------------------------
…venons de perdre contact avec Flotte de Surveillance Nirgalienne…
… Secteur 32…
…Aucune force alliée sur place…
…Cause inconnue…
…Procédure d’urgence 2 activée…
… bâtiments actuellement en Secteur 27 dépêchés sur place…
…Réunion de crise en salle d’Etat Major imminente…
…Classification des informations sensibles CodeVII …
…Toutes forces Militaires en état d’alerte…
…
…
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Description : Flotte de surveillance (force Nirgalienne), Secteur 32.
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- Transmission ended…
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- NO SIGNAL
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« Bon sang ! C’est quoi ce bordel !! »
Dans la lueur tamisée du central, une ombre se redressa, se leva et se courba sur un écran qui fut, dès lors, l’objet d’une attention toute particulière.
« Aucune idée commandant, nous venons de perdre le signal… »
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- Initializing transmission
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- Processing
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- Link canceled
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- NO SIGNAL
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« Commandant, il semble que la transmission ait été rompue prématurément….Impossible de rétablir un lien fiable avec le destroyer ‘’Näbukädnesär ‘’…Nous procédons à une vérification de nos appareils. »
« Il y a de fortes chances pour que soit du qu’à une simple défaillance matérielle de leur part commandant. »
« Les chances ne font pas des certitudes lieutenant…scannez-moi cette zone… je veux savoir où ils sont passés. »
L’homme s’exécuta, lançant la procédure.
Dans cet espace galactique, sans fin ni contour, les forces gravitationnelles, les champs électromagnétiques, les radiations solaires et les flux de toutes natures nuisaient grandement aux outils de détection. D’autant plus lorsque le scannage s’effectuait en plein champ d’astéroïdes…dans ce cas là, la précision devenait plus qu’anecdotique…lorsque l’on arrivait à ne pas griller l’électronique du vaisseau pour cause de surcharge.
« Scan en cours… »
Les écrans crépitèrent d’une foultitude de parasites…les pixels vacillèrent…les diodes perdirent de leurs éclats.
Les vaisseaux affectés à ces escadres sans gloire, bornées à la surveillance de frontières sans limite, à d’interminables trajets monotones…furent autrefois des navires de ligne prestigieux, fleurons des industries d’armement de Zorm’alc. Mais après de longs et loyaux services, déclassés par des engins de mort bien plus perfectionnés, ils venaient terminer leur vie dans les confins de systèmes ordures, zones de non-droit…uniquement propres à recueillir la racaille mitée de la galaxie.
« Scan terminé commandant…aucune activité dans la zone de dernière position du destroyer…on détecte une masse similaire, mais aucun moyen de faire la distinction entre une coque ou un astéroïde… »
« Autrement dit, si je vous comprends bien lieutenant…on vient d’égarer un destroyer…de paumer un navire de guerre de vingt mille tonnes, de titanes et d’acier ? »
« hum…c’est bien ça mon commandant… »
« Et vos instruments…ils déconnent pas un peu ? »
Un silence sarcastique tomba sur le central. Les membres d’équipages, au fur et à mesure des missions, avaient pris l’habitude d’un certain humour de la part de leur supérieur, rude homme des champs d’extraction d’uranium de Kan’ca. Les individus qui provenaient de cette région étaient connus pour leur caractère trempé et un langage un peu rude.
Mais sans se laisser décontenancer par une remarque qui pouvait sonner comme un coup de semonce, ou plutôt comme un désaveu complet de la part de son supérieur, synonyme de mise à l’arrêt :
« Nous avons trois systèmes de transmission opérationnels, les programmes de contrôle des dommages ne révèlent aucune anomalie…la probabilité que les trois systèmes tombent est…plus que nulle…et de toute façon, cela n’expliquerait pas le scannage négatif… »
« En des termes plus clairs, la rupture de communication est inhérente au destroyer…destroyer que le scanner ne retrouve pas… »
Un air grave s’abattit sur le visage du commandant, un doute surgit dans son esprit…devant ses hommes qui tentaient l’impossible pour renouer les communications avec le bâtiment disparu.
Durant ce lapse de temps, les différents officiers avaient été tirés de leur sommeil, se rendaient au Central. Devant l’incapacité des chefs de communications, l’inquiétude et les hypothèses les plus folles circulaient, comme une sourde rumeur se propageant à tout l’équipage.
Un murmure, puis une croissante agitation emplit toute la salle, depuis les simples gardes jusqu’aux officiers en panique…tous s’interrogeaient : comment perdre un bâtiment de reconnaissance, certes assez déclassé, mais tout de même équipé de systèmes militaires en état de marche…
« Nos systèmes de communication sont opérationnels, mais est-ce le cas pour eux ? »
« Quand-bien même ils auraient un pépin technique de transmission, cela n’explique pas le fait que nos scanners ne les retrouve pas »
« C’est vrai que ceci est préoccupant… »
Les hypothèses des uns répondaient à celles des autres. Aucune explication logique ne donnait de raisons à la perte, pure et simple, du navire.
Dans ce tumulte, une voix rauque interrompit les conversations, une voix qui fit frémir les esprits ; le commandant désormais debout sur son séant, uniforme reboutonné, imposant par sa stature, d’un ton calme et grave:
« Toute l’escadre en alerte. »
Un silence s’abattit sur le central. Les hommes, officiers en tête, semblaient abasourdis par ces paroles. Dans ces faubourgs miteux de la galaxie, aucune torpille, aucun laser n’avaient été utilisés depuis des décennies. Morne était la vie dans ces contrées, morne et sans histoire, mais surtout sans conflit. Les équipages envoyés là, pour la plupart, n’avaient jamais été tenus en alerte, excepté lors des entrainements de routine. Mais dans le cas présent tout était différent…
« J’ai dit : flottille en alerte messieurs… »
Dans l’hébétement général, aucun n’avait fait un seul geste, tétanisés par les seuls paroles lourdes de sous-entendus.
D’un coup, sortit de sa stupeur, l’équipage se mit en branle. Chacun répétant machinalement ce pour quoi il s’était entrainé de longues années durant.
« Chef de pont, notez au journal de bord :’’Avons engagé combat contre ennemi inconnu, à 012-3h23…toute flottille en action. ‘’ »
« Quel ennemi mon commandant, avec tout le respect que je vous dois ? »
« Aucune idée…l’instinct… »
Les hommes s’échangèrent un regard, se demandant quelle était cette nouvelle lubie, de la part d’un supérieur qui leur en a déjà fait voir pas mal par le passé. Certains sourirent, d’autres se crispèrent, mais tous restaient fixés à la moindre parole qui pouvait sortir de sa bouche.
Le commandant s’était toujours demandé, depuis le départ de la flottille des docks militaires, pourquoi l’Amirauté lui avait confié quatre destroyers, agrémentés d’une imposante frégate lance-engins Type IV. Pourquoi un tel renfort exceptionnel, pour une mission banale de surveillance, alors que son croiseur de ligne aurait largement suffi. Pourquoi dans ses ordres de missions cette phrase énigmatique, lourde en sous-entendus :
‘’ …vous avez carte blanche pour éradiquez toutes menaces potentielles, connue ou inconnue, sans sommation préalable… ce secteur troublé doit être repris en main…‘’
Hors aucun ‘’trouble’’ n’avait été signalé dans ce secteur, en fait, le premier trouble à répertorier semblait cette disparition préoccupante d’un destroyer portant la marque du KCNR.
« Charger les tubes I à VI…Déployez, puissance maximum sur bouclier avant ! »
« Tubes I à VI parés mon commandant. »
« Escadre en position d’attaque.»
Aussitôt, obéissant à l’ordre de mise en formation, les trois destroyers restants se positionnèrent, l’un à droite du croiseur, l’autre à gauche et le dernier dessous. Les destroyers ne pouvant offrir une puissance de feu adéquate contre d’éventuels bâtiments de ligne ennemis ; ils servaient surtout de protection légère rapprochée.
Quant à la frégate, elle se positionna au dessus du navire principal, un peu en retrait, de sorte qu’elle couvrait de sa ligne de tir l’étendue de l’espace, propice à un tir massif de torpilles et missiles en tous genres.
Personne dans l’équipage ne comprenait la raison de ce subit branle-bas de combat, mais chacun, en tant que soldat, se devait d’obéir.
« Maître artilleur, veuillez paramétrer la dernière position connu du ‘’Näbukädnesär’’… »
L’homme essuya un étonnement empli de terreur, mais s’exécuta aussitôt.
« Course rentrée monsieur ! »
« Trajet jusqu’à la cible…approximativement… 17min003 »
« Qui vous parle de trajet ? Rentrez ces paramètres dans la console de tir… »
« Mais mon commandant !! »
« Soldat, s’il y a bien une chose que je déteste par-dessus tout, ce sont les hommes comme vous, qui discutent les ordres… »
Ordre incompréhensible, s’il en était un, n’en demeurait pas moins un ordre. Instantanément, l’homme transféra les données sur le paramétrage de cible. La tension était palpable. L’obéissance militaire se mêlait à l’angoisse. L’atmosphère devenait intenable, irrespirable, chacun tétanisé sur ses propres commandes.
Il y a de fortes chances pour que les autres bâtiments d’escorte soient eux aussi désemparés, en proie à l’incompréhension, victime d’un doute …les seules choses immuables qui restaient dans ces vaisseaux étaient les outils de scan et les radars, qui répétaient inlassablement leur message : ‘’No activity’’.
« Rapport des tubes ? »
« Tubes I à VI parés mon commandant ! Torpilles Ne II armées »
«Paramétrez : tir multiple sur zone cible, saturation maximum! »
« Tir multiple opérationnel monsieur, course rentrée ! »
« Bien »
Il remonta le col de son uniforme, passa un rapide coup d’œil sur ses manchettes, remit d’aplomb ses insignes, et d’un geste ample sortit un petit étui métallique. De son autre main, il ramassa un briquet qui trainait là, témoin de longues heures d’ennuis et de lassitude. Quelques secondes plus tard, un cigare rougit et fuma. Une inspiration, quelques bouffés de tabac, puis un long souffle et après ce souffle long et sourd :
« Feu »
Une demi-seconde plus tard, les officiers de pont répercutèrent l’ordre aux artilleurs.
« Mise à feu monsieur ! »
Un bouton fut pressé, un bouton rouge sombre, protégé d’un cache.
Aussitôt, une leur aveuglante s’échappa de l’avant du vaisseau. Bien que les bais qui protégeaient le central aient été munis d’un filtre, tous été aveuglés. Un éclair, puis une lueur rouge, et enfin la forme caractéristique d’un flux d’énergie s’échappant des propulseurs supraluminiques des torpilles au loin dans le vide intersidéral.
« Tous tubes lancés…torpilles en route…rechargement en cours… »
« Temps avant impact… 2min009… »
« Que dit le scan ? »
« Aucune activité détectée sur zone cible… »
Tous retenaient leur souffle, scrutant désormais l’écran principal de contrôle, sur lequel s’affichait la course des engins de mort vers la cible…hypothétique. Les torpilles avaient depuis longtemps disparu à l’horizon.
« Temps avant impact : 1min043 »
Dans le vide galactique, quatre vaisseaux restaient suspendus à un événement, et avec eux chacun de leurs équipages.
« Temps avant impact : 50sec »
« Tubes opérationnels monsieur, devons-nous poursuivre le tir ? »
Absorbé dans des pensées toutes plus sombres les unes que les autres, le commandant observait.
« Pas pour l’instant les gars.»
Pas une seule fois les hommes ne s’étaient fait appelés comme cela. Surpris par une si soudaine preuve d’affectivité, la plupart échangèrent un regard soulagé : une telle marque de décompression de la part de leur supérieur semblait trahir le fait que tout ce tintamarre n’était en définitive qu’un exercice de plus.
« Temps avant impact 15sec… »
« Aucun signe détecté sur zone cible commandant »
« 10sec »
« Confirmation : tout bouclier avant déployé. »
« 7sec »
« Scan toujours négatif monsieur »
« 5sec…4….3… »
« Plus que 2sec…Plus qu’une… »
« IMPACT »
Au loin, l’horizon devint aussi resplendissant qu’une étoile. L’explosion devait être d’une intensité incomparable. Rarement ordre avait été donné de mettre à feu l’intégralité des tubes en même temps. D’habitude, seules quelques torpilles suffisaient à mettre en déroute des pirates peu scrupuleux.
La lueur s’estompa…si le destroyer perdu avait été dans la zone, il n’aurait pu résister à une telle puissance de feu : en d’autres termes, ils venaient d’envoyer dans le vide sidéral bon nombre de leurs camarades de combat…
Un silence de mort s’abattit sur le Central…Les officiers atterrés par un ordre aussi odieux, l’équipage en proie au doute…Seul sur son séant, le commandant semblait braver ce tumulte sourd.
Soudain, sortant le monde de sa torpeur :
Bip…Bip…bip…
« Commandant, on détecte une activité sur zone cible !! »
« Origine inconnue »
« Quelque chose semble … matérialiser sur place… »
« Proportion de la chose…incommensurable !! »
« Détection d’une source importante d’énergie venant droit sur nous !! »
« Tout bouclier avant déployé »
« Flux d’énergie non conventionnelle en approche…temps estimé…imminent »
A des milliers de parsecs de là, dans la Salle Contrôlaire de l’Amirauté sur Nirgalitar, un bouton rouge, perdu dans une forêt de diodes et de pixels, s’éclaircit et se para d’une teinture rouge.
Aussitôt, un Aide de Camp Cyborg, création dégénérée provenant des cerveaux de scientifiques dépravés mais seuls aptes à analyser et gérer l’immensité des informations reçues, transmit.
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…venons de perdre contact avec Flotte de Surveillance Nirgalienne…
… Secteur 32…
…Aucune force alliée sur place…
…Cause inconnue…
…Procédure d’urgence 2 activée…
… bâtiments actuellement en Secteur 27 dépêchés sur place…
…Réunion de crise en salle d’Etat Major imminente…
…Classification des informations sensibles CodeVII …
…Toutes forces Militaires en état d’alerte…
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NIRGAL- Messages : 95
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Localisation : Bordeaux
Au fait...
NIRGAL Mer 18 Aoû - 17:57
Il est clair que ce RP étant ma propriété,tout plagiat s'exposerait à des représailles informatiques (mes préférées)et administratives considérables... 
NIRGAL- Messages : 95
Date d'inscription : 09/12/2009
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Re: RPg....7
Oracle Jeu 19 Aoû - 23:10
C'est la preière fois que je prend la peine de lire un RP sur eu2, et j'ai vraiment trouvé celui ci G.N.I.A.L.I.S.S.I.M.E !
Bravo !!
Bravo !!
Oracle- Messages : 33
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Erzats- Messages : 88
Date d'inscription : 25/07/2010
Age : 37
Re: RPg....7
Hartan Ven 20 Aoû - 1:23
Moi j'aime pas du tout je suis pas dedans ...
[NOTE] penser a virer Nirgal
Plus serieusement felicitation pour ton travail mais nous laisser dans l'attente n'est pas bien fait nous vite une suite
[NOTE] penser a virer Nirgal
Plus serieusement felicitation pour ton travail mais nous laisser dans l'attente n'est pas bien fait nous vite une suite
Hartan- Admin
- Messages : 293
Date d'inscription : 26/10/2009
héhé...
NIRGAL Ven 20 Aoû - 10:58
Mhm...j'y travaille, d'ici une semaine ou fin du mois le chap2 sortira... 
Je fais mon possible^^
Je fais mon possible^^
NIRGAL- Messages : 95
Date d'inscription : 09/12/2009
Localisation : Bordeaux
Re: RPg....7
redjet Lun 30 Aoû - 3:11
[Deux heures du matin, silence de mort, red scotché devant le son ordis, ou plutôt devant le RP de Nirgal...]
Heu... Une suite, une suite ! ^^ vivement la fin du mois ... (Tiens, mais on est le 30 ^^)
Kak a prit la peine de le lire jusqu'à la fin, et il a aimé ! Si ça c'est pas un succès...
Heu... Une suite, une suite ! ^^ vivement la fin du mois ... (Tiens, mais on est le 30 ^^)
Kak a prit la peine de le lire jusqu'à la fin, et il a aimé ! Si ça c'est pas un succès...
redjet- Messages : 79
Date d'inscription : 15/08/2010
Re: RPg....7
Mika44 Jeu 2 Sep - 3:53
super captivant , félicitation c est très bon j attend la suite comme tout le monde 
Mika44- Messages : 9
Date d'inscription : 10/08/2010
Oracle- Messages : 33
Date d'inscription : 23/09/2009
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